
Que tu sois animiste, chrétien ou musulman, tu restes avant tout mon frère, ma sœur, mon compatriote. Cette vérité simple, mais puissante, est le socle même de notre nation.
Ce jeudi, un geste ordinaire a pris un sens extraordinaire. J’ai reçu un ami musulman. Au moment de sa prière, je lui ai préparé son tapis et tout le nécessaire. Je suis chrétien, mais chez moi, il y a de quoi accueillir la foi de chacun. Non par obligation, mais par conviction : celle que le respect de l’autre est la base de la paix.
Cet instant m’a rappelé une leçon essentielle : au-delà de nos appartenances religieuses, ethniques ou culturelles, ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. Nos différences ne devraient pas être des barrières, mais des atouts. L’un prie à l’église, l’autre à la mosquée, un autre encore autour du bois sacré : pourtant, tous invoquent le même DIEU de paix, de protection et d’espérance pour leur communauté.
Aujourd’hui, notre pays traverse des défis immenses : insécurité, pauvreté, fractures sociales. Face à cela, nous n’avons pas le luxe de nous enfermer dans les clivages. Nous devons, plus que jamais, choisir la cohésion. Car une société où chacun respecte la foi, la culture et la dignité de l’autre est une société invincible.
Le Burkina Faso n’a pas seulement besoin de développement matériel, il a besoin d’un ciment moral. Ce ciment, c’est le vivre-ensemble. C’est cette main tendue à son voisin, ce respect accordé à son ami, cette solidarité qui transcende toutes les différences.
Chers Burkinabè, notre richesse ne réside pas uniquement dans nos terres ou nos ressources, mais dans notre capacité à rester unis malgré nos diversités. Préservons jalousement ce trésor. Car diviser pour régner est l’arme des ennemis, mais unir pour bâtir est la voie des patriotes.
Le vivre-ensemble n’est pas un slogan. C’est une pratique quotidienne que chacun devrait épouser. Une prière partagée, un geste d’accueil, un sourire donné : autant de petites actions qui, ensemble, peuvent fleurir l’avenir de notre nation.