
Dans l’histoire du Burkina Faso, certaines figures dépassent les titres et les fonctions. Elles deviennent des repères, des symboles, des âmes vivantes de tout un peuple. Le Mogho Naba, empereur des Mossis, est de celles-là. Depuis des siècles, il veille sur la société moaga avec la sagesse des anciens et le regard tourné vers l’avenir.

Dans la culture moaga, le Mogho Naba est bien plus qu’un chef traditionnel : il est le gardien de l’âme du peuple. Il incarne les valeurs profondes du moaga : respect, dignité, solidarité, patience et paix. Sa voix est rare, mais lorsqu’elle s’élève, elle a le poids de l’histoire et la force du bon sens.
Installé à Ouagadougou, au cœur du royaume mossi, son palais traditionnel est un centre spirituel et culturel, un lieu de mémoire et de médiation. Chaque vendredi matin, la cérémonie du “faux départ” rappelle de manière symbolique et puissante que la guerre n’est jamais la solution, et que la paix est un choix, un acte noble, une responsabilité collective.
Le respect envers le Mogho Naba transcende les appartenances politiques, ethniques ou religieuses. Son autorité morale est reconnue bien au-delà de la communauté mossi, faisant de lui un acteur incontournable de la cohésion nationale. Dans les moments de crise, les regards se tournent vers lui, dans l’espoir d’une parole apaisante, d’un rappel aux valeurs fondamentales qui cimentent notre société.
Sa posture discrète mais ferme, son engagement silencieux mais constant, font de lui un exemple vivant d’humilité, de sagesse et de résilience africaine. Dans un monde en mutation, le Mogho Naba reste un ancrage culturel et moral, un reflet de l’identité moaga et un garant du vivre-ensemble burkinabè.