
Si l’on devait résumer l’identité culinaire du Burkina Faso en un plat, ce serait sans doute le « To ». Simple, nourrissant et profondément ancré dans les traditions, il représente bien plus qu’un simple repas : c’est un symbole de partage, de culture et d’histoire.

Préparé à base de farine de mil, de maïs ou de sorgho, le « To » se cuisine en remuant la pâte sur le feu jusqu’à obtenir une texture ferme et élastique. Il se déguste avec des sauces savoureuses à base de gombo, de baobab ou encore de feuilles locales comme le bitala ou l’oseille. Chaque bouchée est un voyage au cœur des saveurs du terroir, une expérience qui réunit les familles et fait vibrer les papilles.
Mais au-delà du goût, le « To » incarne une philosophie de vie. C’est le plat du quotidien, celui des grandes tablées où l’on se retrouve après une journée de dur labeur. Il est le reflet d’une société où l’entraide et la convivialité sont essentielles. Dans les villages comme dans les grandes villes, il est le lien entre les générations, le repas que les grands-parents enseignent aux plus jeunes, perpétuant ainsi un savoir-faire ancestral.

Malheureusement, face à la modernisation et à l’influence grandissante de la cuisine occidentale, le « To » perd peu à peu sa place sur certaines tables. Pourtant, il est une réponse précieuse aux défis alimentaires actuels : économique, nutritif et adapté aux réalités climatiques du pays. Il est temps de redonner à ce mets la reconnaissance qu’il mérite, en le valorisant et en le transmettant aux nouvelles générations.

Le « To » n’est pas qu’un plat, c’est une fierté nationale, un héritage précieux qu’il faut préserver. Alors, à tous les Burkinabè et aux amoureux de la bonne cuisine, que diriez-vous d’un bon plat de « To » ce soir ?
Stéphanie Judith BARRO