
Adopté à l’unanimité, le nouveau texte rend obligatoire la transcription des mariages coutumiers et religieux pour leur reconnaissance légale, tout en durcissant la répression de l’homosexualité.
Ouagadougou, 2 septembre 2025 – Les 71 députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT) présents ont voté à l’unanimité ce lundi l’adoption du nouveau Code des personnes et de la famille. Cette vaste réforme de 1 113 articles remplace un texte vieux de trente ans et mêle modernisation et ancrage dans les valeurs traditionnelles.
Une innovation majeure : la reconnaissance encadrée des mariages coutumiers et religieux.
L’une des avancées significatives du code est la reconnaissance officielle de la transcription et de la régularisation des mariages religieux et coutumiers. Désormais, ces unions pourront être inscrites dans le droit civil, à la condition expresse d’être transcrites sur les registres de l’état civil. Le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, a toutefois mis en garde : « si le mariage religieux ou coutumier n’est pas transcrit, aucun droit issu de la célébration d’un mariage civil ne sera accordé. » Cette mesure vise à concilier les pratiques sociales profondément enracinées avec la sécurité juridique.
Harmonisation des âges et lutte contre les mariages fictifs
Le code harmonise par ailleurs l’âge de la majorité civile et l’âge légal du mariage à 18 ans pour les deux sexes, mettant fin à la distinction précédente où les femmes pouvaient se marier à 20 ans. Une dérogation judiciaire pour « causes graves » reste possible dès 16 ans. L’acquisition automatique de la nationalité au jour des noces avec un Burkinabè est également supprimée.
Protection des valeurs traditionnelles et durcissement pénal.
Sur le plan sociétal, le code durcit considérablement la répression envers « les comportements attentatoires à la structuration familiale », incluant explicitement la promotion de l’homosexualité, passible de 2 à 5 ans de prison et d’amende. Les récidivistes de nationalité étrangère sont expulsables.
Enfin, le droit successoral est revu pour mieux protéger les parents, les descendants et le conjoint survivant, même en cas de séparation de corps, dans un souci affiché « d’équité sociale ». Le ministre Bayala s’est félicité de l’adoption d’un texte qui « porte l’empreinte de nos us et coutumes » et adapte le droit « à nos réalités ».