
Quand les tambours résonnent dans le grand air du plateau mossi, ce n’est pas qu’une simple musique qui naît : c’est la mémoire d’un peuple qui se met à danser. La danse warba, fièrement enracinée dans la culture moaga, n’est pas qu’un divertissement. Elle est un cri du cœur, une parole sans mot, un souffle de dignité et de beauté.
Regardez ces danseurs, torse nu ou vêtus de tenues traditionnelles aux couleurs vives. Leurs hanches bougent à une vitesse incroyable, leurs pieds battent le sol comme pour réveiller les ancêtres. Et ces petits grelots attachés à leurs reins ne sont pas là par hasard : ils racontent une histoire. Celle de nos racines, de nos villages, de nos valeurs.
Mais aujourd’hui, la danse warba est en danger. Elle est parfois réduite à un simple folklore pour touristes, ou reléguée aux cérémonies officielles. Les jeunes la connaissent peu, la pratiquent encore moins. Et pourtant, elle est une richesse vivante, un patrimoine à transmettre, un langage culturel puissant.
À travers cet éditorial, notre média lance un appel : redonnons à la warba la place qu’elle mérite. Intégrons-la dans les écoles, dans les festivals, dans nos espaces de vie. Filmons-la, documentons-la, vivons-la. Car préserver la warba, c’est préserver une partie essentielle de notre identité.
La culture n’est pas une relique du passé, c’est une force pour l’avenir. Et tant que le rythme du warba fera vibrer les cœurs, le Burkina dansera debout.
Stéphanie Judith BARRO