Quand l’artisanat local redéfinit l’égance
Lancée en 2018, la marque Mod’Elles, fondée par les sœurs Belem Tanga Aïcha et sa cofondatrice Belem Djemila de Sandeba, allie modernité et tradition en proposant des sacs et accessoires faits main avec des matériaux locaux tels que le pagne, le Koko Donda et le Faso Danfani. Plus qu’une simple marque, Mod’Elles est une véritable ode au savoir-faire burkinabè .

Belem Djemila de Sandeba
Une passion devenue entreprise
« À l’origine, nous rénovions des sacs et chaussures abîmés en les recouvrant de pagne, » raconte Belem Djemila. « Petit à petit, nous avons pris conscience du potentiel de notre travail et avons décidé de créer nos propres modèles. En 2020, Mod’Elle a pris une nouvelle dimension, et en 2022, nous avons officialisé la marque. »

Un parcours qui repose sur une complémentarité parfaite entre les deux sœurs : l’une avec une formation en communication et relations publiques, l’autre spécialisée en comptabilité. Une alliance qui permet à Mod’Elle de se développer de manière stratégique et structurée.
Le fait main, un choix stratégique et identitaire
Si beaucoup misent sur la production industrielle, Mod’Elle fait le pari du fait main. « Cela nous permet de capturer l’essence même du produit, » souligne la cofondatrice. « Nous choisissons nos propres couleurs, nos propres modèles et nous nous assurons que chaque pièce soit unique. »
La marque mise sur une approche personnalisée, en restant constamment à l’écoute de sa clientèle. « Nous réalisons régulièrement des sondages pour comprendre leurs attentes et adapter nos créations en conséquence. »

Un avenir prometteur
Mod’Elle ne compte pas s’arrêter aux sacs et accessoires. L’ambition est grande : « Nous allons bientôt nous lancer dans la confection de vêtements, » annonce Belem Djemila avec enthousiasme. De plus, la personnalisation restera au cœur du projet. « Nous voulons que chaque client puisse obtenir un produit qui lui ressemble, conçu spécialement pour lui. »
Bien que la marque n’ait pas encore reçu de prix, ce choix est volontaire. « Nous voulons d’abord atteindre un certain niveau de notoriété avant de nous exposer aux concours. Cela dit, nous avons participé à Pépites d’Entreprises, même si nous n’avons pas décroché de prix cette fois-là. »
De la mode à la création de contenu
Parallèlement à Mod’Elle, BELEM Djemila s’est aussi imposée comme créatrice de contenu, notamment dans le domaine de la vidéo. « Tout a commencé en 2021 lors du FESPACO. J’ai filmé un événement pour une amie de ma grande sœur et cela a suscité un véritable engouement. »
Aujourd’hui, elle cumule près de 28 000 abonnés sur Facebook et 10 000 sur TikTok, une communauté qui suit avec intérêt ses contenus mêlant culture et expériences personnelles. Un succès qui lui a valu de remporter le prix Tecno Creator Challenge, accompagné d’une moto et de plusieurs lots.

Un Message aux futurs créateurs
Malgré son ascension, la cofondatrice de Mod’Elle reste lucide face aux défis du digital. « Les commentaires négatifs peuvent être décourageants, mais il faut être fort mentalement. Si vous croyez en votre projet, foncez. Ne laissez personne vous dire que votre domaine est saturé. C’est votre originalité qui fera la différence. »
Son dernier conseil aux jeunes qui veulent se lancer ? « Faites des recherches, restez créatifs et soignez votre image. Lorsque l’on décide de se montrer au monde, il faut être prêt et professionnel. »
Avec Mod’Elle et son engagement pour le savoir-faire burkinabè, BELEM Djemila prouve qu’il est possible d’allier tradition et modernité pour créer un impact durable dans l’industrie de la mode africaine.
Judith Stéphanie BARRO